L’été en deuil : un passage délicat à accompagner
Les vacances d’été après le décès d’un être aimé : quand le soleil blesse autant qu’il éclaire
L’été. Sa lumière, ses rires, ses invitations au voyage. Pour beaucoup, cette saison rime avec détente, retrouvailles, plaisir. Mais pour un cœur endeuillé, l’été peut devenir un miroir douloureux. Il reflète l'absence, parfois plus cruellement encore que l'hiver ou les jours gris.
Quand on vit un deuil, les "premières fois" sont des caps redoutés. Et les premières vacances d’été sans l’être aimé peuvent réveiller un tumulte d’émotions.
Ce que les autres attendent… et ce que vous ressentez
L’entourage, bienveillant mais parfois maladroit, peut suggérer une escapade pour “changer d’air”. Pourtant, comment partir sans lui, sans elle ? Comment fermer la porte derrière soi en sachant que cette personne n’y sera plus à votre retour ? Comment goûter aux plaisirs d’une saison si chargée de souvenirs communs ?
Ce contraste entre l’extérieur (les terrasses pleines, les valises, les couchers de soleil partagés sur Instagram) et votre monde intérieur peut vous faire vous sentir décalé.e, incompris.e, coupable de ne pas “profiter” ou même “d’en profiter”.
L’absence, partout
L’été intensifie souvent les souvenirs : un lieu de vacances familier, une chanson qu’il ou elle aimait, une odeur de crème solaire qui vous renvoie à un été passé ensemble. Il suffit parfois d’un détail pour que le manque vous saisisse. La question peut se poser aussi d’aller au même endroit ou bien partir dans un lieu inconnu de l’être aimé décédé. Vous seul.e avait la réponse. Ecoutez-vous et suivez ce que votre coeur vous dit.
Et puis, il y a cette étrange sensation : être à la fois ici et ailleurs. Votre corps est présent, mais une partie de vous reste ancrée dans l’absence. C’est normal. C’est humain. Le deuil ne prend pas de congés.
Quelques pistes douces pour traverser cette période
1. Ne vous forcez pas à “faire comme si”
Vous n’avez pas à jouer la carte du sourire si celui-ci est trop lourd à porter. Respectez votre rythme. Vos besoins. Peut-être que cette année, un été au ralenti, chez vous ou dans un lieu calme, est ce qu’il vous faut.
2. Créez un espace pour honorer
Si vous partez, glissez dans votre valise un objet, une photo, un carnet de pensées à lui ou elle. Vous pouvez aussi choisir un moment pendant vos vacances pour vous relier intérieurement à votre lien. Offrir un coucher de soleil à sa mémoire. Écrire une lettre. Cueillir une fleur…
3. Laissez venir les vagues
Les émotions n’ont pas de saison. Le chagrin peut surgir en pleine journée ensoleillée. Accueillez-le comme il vient. Il n’est pas un signe de faiblesse, mais de lien.
4. Rapprochez-vous de personnes ressources
Entourez-vous, si possible, de personnes qui savent écouter sans juger, sans conseiller à tout prix. Parfois, une simple présence silencieuse peut tout changer.
5. Offrez-vous un moment de douceur
Même minuscule : un bon livre, un bain, une promenade pieds nus dans l’herbe. Ces gestes de soin ne sont pas une trahison. Ils sont des ancrages.
6. S’appuyer sur des ressources comme la sophrologie
La sophrologie peut être une alliée précieuse pendant cette période. En vous aidant à revenir à votre respiration, à votre corps et à l’instant présent, elle offre un espace de pause dans le tumulte émotionnel. Les exercices de relaxation dynamique permettent de relâcher les tensions physiques liées au chagrin, aux ruminations, tandis que les visualisations ressourçantes peuvent vous reconnecter à un sentiment de sécurité intérieure, de douceur, ou à des souvenirs apaisants. En séance individuelle ou en petit groupe, la sophrologie offre un cadre bienveillant pour déposer, respirer, et vous recentrer. Vous pouvez aussi commencer si vous le souhaitez, par un audio de sophrologie à écouter seul.e dans un endroit que vous aurez choisi, pour vous reconnecter. 20 minutes pour souffler. Respirer pleinement.
Le deuil en été : un paradoxe puissant
Il y a une étrange beauté dans ce contraste entre la perte et la lumière. L’été vous rappelle ce qui vous manque, oui. Mais il peut aussi, par moments, vous rappeler que la vie, doucement, continue à murmurer. À travers un chant d’oiseau, un éclat de ciel, une rencontre inattendue.
Ces premières vacances ne seront sans doute pas faciles, et les suivantes aussi. Elles n’ont pas à l’être. Mais vous pouvez les traverser avec tendresse envers vous-même. Un jour après l’autre. Un souffle après l’autre.
Et si le soleil vous blesse aujourd’hui, peut-être qu’un jour, il réchauffera à nouveau, sans brûler.
Audrey sophrologue & animatrice du Carnet de deuil, un chemin de créativité pour avancer.